Parce que la musique et la danse font du bien
Les ateliers qui y sont consacrés, au CAAHM et sur le site de la Ganzau de l’IME Eurométropole ARSEA permettent aux personnes accueillies de participer à la vie citoyenne, d’exister et de se construire au travers d’une identité de « musicien », ou de« danseur »bien au-delà de leur statut de personne handicapée. Ces ateliers effacent/gomment ainsi les différences.
Une ouverture vers l’extérieur/Etre en lien avec soi, avec les autres
La musique facilite l’expression des émotions, des ressentis les plus profonds. Elle permet/oblige aussi au respect et à un travail d’écoute : respect du silence, écoute de soi, des autres, de son environnement sonore… Elle permet alors d’entrer en contact avec les autres et le monde environnant. La musique permet de développer les relations, de créer ensemble une œuvre en interprétant un morceau, une composition.
Pour la maîtrise de soi
Les ateliers de danse ou de musique représentent un travail d’introspection qui permet de tester ses propres limites et de les dépasser, par la gestion du stress lors d’un spectacle, par le fait d’oser s’exprimer devant les autres.. Elle provoque des réactions parfois difficiles à canaliser : elle apprend aussi à les gérer.
Synonyme de confiance en soi
La musique développe la confiance en soi car jouer ou chanter devant les autres permet d’être reconnu, de prendre sa place, d’exister tel qu’on est. Elle donne une meilleure estime de soi et de ses possibilités.
Facteur de stimulation
La pratique artistique développe la concentration, la créativité. Elle stimule le cerveau et crée de nouvelles connections neuronales, qui servent dans toutes les activités du quotidien. Elle améliore la mémoire. Elle permet l’acquisition de meilleures aptitudes et fonctions motrices. Elle permet d’ancrer des nouveaux réflexes comme l’apprentissage de mouvements précis, la coordination des gestes. Le chant permet un travail autour de l’articulation, la diction, le langage … et permet de découvrir sa voix.
Une démarche de manifestations culturelles
Une des intentions clairement exprimées de ces ateliers est leur aboutissement par une représentation, un concert. Le prochain spectacle sera un concert dansé, « Corps en accord », produit au MAMCS le 20 avril 2018 à 13h30.
Les ateliers qui participent au projet
Le groupe NOTA BENE, présenté par Rémi Boue, professeur de musique et musicien, en collaboration avec Alain Hildenbrand éducateur spécialisé
« L’atelier Nota Bene au CAAHM , est d’abord un moment de plaisir et d’écoute entre les personnes, encadrants compris. Via les percussions digitales nous abordons la musique de manière « primitive », ce qui permet aux personnes de s’adapter et de maîtriser différents instruments selon leur capacités, de découvrir différents paramètres et textures de sons, puis de construire avec.
Je vise à encourager la spontanéité et l’improvisation avec comme base des rythmes simples, sur lesquels beaucoup de libertés sont prises. Nous travaillons actuellement sur un spectacle pluridisciplinaire avec de la musique électronique, qui, sous forme de « main courante » , nous permet de structurer et lier un récit. »
Le groupe Les Façonneurs de sons, avec Christian Alligri Musicien et Mickaël Ey, éducateur spécialisé
L’atelier de percussions des façonneurs de sons propose une démarche expérimentale. Le travail musical est basé sur l’improvisation et l’apprentissage de rythmes sur des djembes et la pratique du didjeridoo. Le silence est la base du travail qui se construit ensuite sur la qualité et la recherche de nouveaux sons et d’ambiances sonores. Christian accompagne les personnes à l’aide de son Hang.
Cette année un contrebassiste participe aux ateliers et sera présent dans la nouvelle création « Corps en accord ».
Le chœur mosaïque, avec Marie Gayet musicienne intervenante de l’Ares et les éducateurs spécialisés Anne Tanchella, Betty Hector et Olivier Ohnet
L’atelier Chœur Mosaïque accueille des jeunes (déficients mentaux) des différents ateliers techniques et groupes éducatifs de l’IME site Ganzau. C’est un moment convivial, où les jeunes et les éducateurs peuvent exprimer leurs émotions et mettre de côté leurs soucis personnels grâce à la pratique du chant. Les séances sont construites en deux temps : un temps d’échauffement corporel et vocal et un temps d’apprentissage et de création de chants. Le choix des chants travaillés est fait en fonction des goûts et propositions des jeunes (Variété française ou internationale, chants du monde…). Les chanteurs sont soutenus et accompagnés par la guitare, le clavier ou différentes percussions.
Cette année le thème du projet « Corps en accord » permet de faire un travail basé davantage sur la création de boucles rythmiques chantées ou parlées, de rythmes corporels, et de création de chansons par les jeunes.
L’atelier Handi’valide, présenté par Pia Freiberg
« La vie est mouvement et la danse est en chacun de nous »
Le groupe est composé de 6 danseurs en situation de handicap moteur et valides faisant partie de « l’Atelier Chorégraphique du Samedi », dispensé à l’Ecole Municipale de Danse de la ville de Bischheim et encadré par Pia Freiberg.
L’intention de cet atelier s’inscrit dans une démarche artistique. Il forme un lieu de rencontre, de partage et de créativité. Son objectif vise à l’épanouissement de chaque danseur et la participation du groupe à différentes représentations publiques lors de manifestations culturelles. Ces spectacles sont sous forme de performances dansées afin que danse et handicap deviennent réalité. Et ce en collaboration avec des musiciens, chanteurs et plasticiens.
Synthèse des bénéfices de ces ateliers
Bien que ces ateliers soient avant tout des ateliers de pratique instrumentale, vocale ou corporelle, ils ont des effets bénéfiques, voire quelques fois « thérapeutiques ». Ces ateliers permettent de développer l’écoute de soi et des autres, et d’avoir une démarche de création collective: chacun contribue au projet en fonction de ses capacités, de ses qualités. Chacun y trouve sa place et se sent valorisé. Le fait que nous puissions nous produire à l’extérieur des structures (dans les Musées, sur une place de Strasbourg… etc) est une grande richesse pour tous et un moyen de participer pleinement à la vie de la société.